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Au premier regard, nous sommes séduits par la douceur acidulée des images de Cecil Ka et la candeur des moments qui y sont partagés. Mais l’atmosphère paisible des fêtes d’enfance s’estompe rapidement au profit de quelque chose de plus orageux et composite. Le tourment succède à la légèreté, la gravité supplante l’innocence. 

 

Si elles ne manquent pas d’évoquer les délices festifs de l’enfance, les images de la série ne se limitent pas à la figuration d’un bonheur ineffable. Très vite, l’intimité familière et quotidienne se meut en un univers facétieux, parfois sauvage. Menacé par la violence, rythmé par des moments de joie mais aussi habité par une certaine forme d’angoisse, Celebration Day esquisse un portrait bigarré de la jeunesse.

 

Moins qu’une figure antithétique d’un âge « mûr », l’enfance est ici abordée comme un moment particulier et transitoire entre deux états de l’être, répondant ainsi à la pulsion mémorielle du médium photographique. Cette volonté de conservation, si profondément parentale, repousse le fantôme d’une double disparition : celle de l’innocence des enfants d’une part, mais aussi, plus radicalement, celle de l’être cher lui-même, trésor absolu. Loin de l’esthétique de l’album de famille, sans recourir à la mise en scène, la photographe dépasse les figures imposées du genre pour tendre à l’universel. Cecil Ka porte alors une attention particulière à tout ce qui peut constituer un jour de fête, avec ses espoirs et ses désillusions. Accessoires, déguisements et symboles façonnent ces espaces de jeu temporaires, leurs marges et leurs zones d’ombre.​

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